Treck de Kalaw au lac Inlé

En partant de Bagan, on traverse des plaines arrides où l’on peut se demander de quoi vivent les villageois ici.
Puis enfin on atteint les montagnes. Arrivés à Kalaw, on trouve une végétation de jungle d’altitude. Il fait enfin plus frais !
On cale les détails de notre treck de demain puis apéro à la bière (oui ici c’est surtout de la bière qu’on boit. On a essayé le vin, je le trouve pas mal en destop…).

Le lendemain matin on part pour notre treck.

Au petit matin, rencontre avec notre guide et c’est partie ! On randonne de village en village à travers des pâturages : rizières, champs de gimgembre, curcuma, sésame, blé, choux, piments ou bambouseraie de bien 15 m de haut. Mais comme ici c’est le plein été, la terre est sèche, et les rizières par exemple n’ont pas d’eau.

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On goûte des mûres jaunes sauvages sur le chemin.

Nous croisons des attelages de buffles d’eau ou de vaches birmanes.

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Pour le thé du matin, on demande l’hospitalité à des villageoises de la tribu Pa-o.

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Le thé vert est délicieux, on goûte aussi une espèce de galette faite avec de la canne à sucre du jardin. Dans ce village, il n’y a ni électricité, ni eau courante. Ces gens vivent essentiellement du travail de la terre (à la main) et gagnent en moyenne 2,5 à 4 $ par mois. Pourtant, ils nous accueillent avec le sourire.
Une mamie de 75 ans travaille encore sur son métier à tisser telles nos arrières (voir arrières-arrières) grand mères.
On a du mal à imaginer vie plus éloignée de la nôtre.

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A midi, on arrive dans un autre village. On monte dans une espèce de grange en paille tressée où notre guide nous prépare un repas délicieux, peut-être le meilleur depuis qu’on est là.

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On continue la promenade dans la journée pour se rapprocher des montagnes.
On croise les ruines d’un temple au milieu de la forêt.

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Dans ces forêts vivent singes, pythons, cobras. Mais ils sont devenus rares, tous chassés par l’homme.
Lorsqu’on repasse dans des prairies, on voit des scènes de vie pastorale telles qu’il devait y en avoir au XVIIIe siècle en France. Tout le travail se fait à la main ou aidé d’animaux.

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On assiste au lavage des buffles d’eau. Oui parce que ces « messieurs » doivent prendre un bain chaque jour, ils ont la peau fragile les bichettes. Sachant qu’une de ces entrecotes vivantes coûte 1000$, on comprend qu’ils les bichonnent.

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Parfois le chemin embaume le jasmin sauvage, c’est un bonheur !
Les montagnes ne sont pas sans rappeler certaines images de Chine ou du Vietnam.

On arrive enfin au village où l’on passe la nuit, au milieu des montagnes et des pâturages.
Vous verrez une photo de notre chambre, quoique le mot « chambre » soit exagéré.
La c’est le pompon !
On dort à même le sol mais en hauteur pour éviter les rampants (énormes ici !). Nous sommes installés encore dans une sorte de grange ouverte à tout vent, une cahute quoi!

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On nous indique le chemin de la douche et des toilettes.
Bon les toilettes, rien de particulier, des toilette à la turc sans PQ mais avec une bassine en guise de chasse d’eau. Rien que du très commun ici !

Les douches, on y croyait même pas donc ça nous semble un luxe inouï !
Mais des douches comme ça ! Seigneur ! C’est le pomponneau de la pomponnette !
Je vous plante le décor:
– 3 bambous et demi en guise de planches pour occulter pas grand chose.

-Un baril rempli d’eau froide (de la rivière) et une écuelle en guise de pommeau de douche.

-Et pour fermer, un bout de toile de jute.
Voilà vous avez le décor.
Et là, nu comme un ver en train d’essayer de me mouiller avec l’écuelle, un coup de vent à ouvert la toile de jute. J’aurais pu me doucher au milieu du village, ça aurait été pareil !

Bref, après cette douche mémorable (surtout pour le village), notre guide (qu’on a surnommé chouchou parce qu’on est infoutu de se rappeler son prénom et qu’il est adorable) nous prépare un dîner somptueux avec soupe, 4 plats, du riz et …des frites délicieuses qu’il a faites à la mains! C’est Byzance !
Ensuite il vient nous dire « dormez bien, je vous réveille quand le petit déjeuner est prêt ».

On est tous les trois d’accord, on  ramène chouchou en France.

Le lendemain matin, on est reveillé par le chant des coqs, puis le chant des cigales géantes (délicieuses dans le curry, parait-il) puis le bruit de la bouse de vache qui s’éclate au sol (madame s’est delestée devant notre « fenêtre », en fait on était au dessus de son enclos), puis chouchou qui nous réveille.

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Le petit déjeuner est du même tonneau, si je puis dire. On reprend la randonnée mais on traîne pas vraiment. On se tape un col d’entrée de jeux de bien 500 m de dénivelé, je sais ça semble pas beaucoup, mais pour nous au matin et sous le cagnard c’est l’Everest !

On se repose sous un énorme Banian, un arbre sacré pluri-centenaire, oasis de fraîcheur dans cette terre aride d’aloès et de cactus.

 

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On voit ici de nombreux caméléons, c’est trop mignon !
Puis on attaque la forêt où les oiseaux exotiques nous enchantent.
On voit enfin la destination finale : le lac Inlé et ses nombreux jardins/villages flottants.

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La fin du treck – la fameuse traversé – n’est pas triste non plus.
Une pirogue à moteur, un dédale de canaux et le lac et… Un orage et une pluie de mousson ! Nous une heure sur cette planche à moteur : gelés et trempés. J’ai cru que nous n’arriverions jamais. Après toutes nos aventures ça aurait été le comble de finir dans le lac…

Arrivé à l’hôtel, Olivier soigne ses ampoules (à cause des ses super-magnifiques-top chaussures de randonnées de feux-de-dieu). Avec son longyi et sa nouvelle démarche ampoulée, on dirait une geïsha.
Dommage c’est pas le bon pays, on aurait pu gagner quelques dollars…
Moi je relève le courrier (pas de connections depuis 3 jours au moins).

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Suite : le lac Inlé
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