La plaine de Bagan

Bagan

Bagan – ou Pagan – est une vaste plaine assez aride, à la végétation clairsemée d’acacias et de palmiers, où sont éparpillées plus de 4000 temples bouddhiques en brique rouge dont parfois on n’entrevoit que la pointe depuis la route.

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Certes tous les temples ne sont pas stupéfiants mais ils sont tous beaux. Du haut de leurs 8 siècles et demi, ils nous contemplent dans leur immuabilité.

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Il se dégage une force et une majesté indéniables de cette plaine et le coucher du soleil nous plonge dans l’histoire de la Birmanie secrète.

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Pour nous trois, la première fois qu’on est monté sur la plateforme du premier temple et qu’on a découvert l’étendue de la plaine, que nos regards ont embrassé ces milliers de temples, nous en avons eu les larmes aux yeux, à la fois par l’émotion propre du lieu que du sentiment d’y être enfin arrivé, alors qu’il y a 8 mois nous préparions ce voyage en y rêvant !

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Ces temples en pierre sont les ruines d’une ville en bois – capitale du Royaume de Bagan – qui devait être grandiose et qui n’avait certainement rien à envier à Babylone ou à Rome. Elle a été abandonnée au XIVe siècle. On ne sait même pas vraiment pourquoi.

(Ah oui j’ouvre une grande parenthèse, parce que je vous décris les temples, la plaine magnifique, la fête de l’eau, etc. Mais j’omets un détail important : on crève de chaud ici ! Aller entre deux temples dans cette plaine où parfois il n’y a pas UN cocotier à ronde, c’est du sport. 41 ou 42  degrés à l’ombre… Mais il n’y a PAS d’ombre dans cette p•tain de plaine. Donc on a l’impression de faire du vélo – parce qu’on fait tout en vélo – dans un four ! C’est un peu Indiana Jones à la recherche du temple de l’arche perdue… dans la sahara !)

Ici à Bagan, on se demande comment le tourisme de masse avec ses charters, ses bus, ses hôtels de luxe (ou pas), ses club-med, ses commerces à rallonge  va défigurer ce lieu magique et ce peuple si chaleureux.

Les premices qu’on a nous-mêmes pu voir laissent songeurs sur l’ampleur des bouleversements à venir. Alors que nous pouvons aujourd’hui nous promener tranquillement au milieu des temples et monter au sommet presque quand on veut, il est rare qu’on nous sollicite pour un achat et les gens sont adorables. Mais dans 10 ans, il y aura sans doute un unique circuit fléché, un petit train, l’interdiction de monter sur les temples, des restaurants climatisés – usine à malbouffe pour milliers de touristes – des parkings à la place des champs et des rabatteurs qui vous vendront tout et son contraire et vous rempliront l’oreille de soldes et de « moins cher que Leclerc » (dixit un vendeur qui a appris cette phrase !). Où ira cette femme avec ses chèvres ? Et ces villageois ? Il faudra de la place pour les hôtels, les golfs, les piscines !

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Comment éviter cela ?

Le classement de l’UNESCO protégera peut-être (tout est relatif) le site mais le peuple ? C’est lui qui est le plus menacé. L’harmonie séculaire qui règne ici va se rompre.

Mais pendant que nous visitons les temples, la fête bat son plein ici, c’est la fête de l’eau.

Suite :

La fête de l'eau à Bagan
La fête de l’eau à Bagan

 

Retour Birmanie
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