Jaisalmer, la solitaire.

Surgissant au loin, plantée sur son tertre, seule et magnifique, la citadelle de Jaisalmer semble monter la garde, dernier bastion de vie humaine avant de pénétrer le grand désert du Thar.

Après Jaisalmer, la route qui mène loin là-bas au Pakistan se perd dans des volutes de sables et de mirages éphémères.

Irons-nous dans le désert, vers le Pakistan ? Non. La belle et solitaire citadelle polarise toute notre attention.

La population qui s’est installée là au 11e siècle n’avait pas le choix. Leur clan avait été chassé par un autre clan rajput et ils s’installèrent ici, faute de mieux.

La forteresse gardait autrefois le chemin des caravanes de la soie qui reliaient péniblement la Chine au Moyen-Orient et fit fortune de cette position stratégique.

On rentre dans la citadelle par trois portes qui se suivent.

A la dernière, la plus grandiose, des gardiennes bien singulières font le guet. Elles chassent d’autres proies que des voleurs de butin. A la nuit tombée, elles iront chercher leurs pitances dans une nuée de points noirs virevoltant, tournoyant et bruyants.

On découvre alors une ville d’une incroyable beauté où malgré la rigueur du climat, les hommes ne ses sont pas économisés pour embellir chaque balcon, chaque porte, chaque fenêtre.

Lorsque le soleil ardent écrase de chaleur Jaisalmer, on peut découvrir à quel point ses constructeurs étaient ingénieux. En effet, même au zénith, les rayons du soleil n’atteignent que peu le sol. Les ruelles sont étroites, les murs hauts et l’orientation générale a été pensé pour ne pas laisser rentrer le soleil.

Au détour d’une ruelle, on découvre des temples jaïens, bien plus petits que Ranakpur et pourtant grandioses.

Il faut avoir franchi ses portes et musardé dans ses ruelles pour que les secrets des siècles passés finissent par se libérer.

Découvrir la solitude, l’isolement, la peur de l’invasion et le manque d’eau.

La ville s’est depuis longtemps étendue en dehors des murs protecteurs, mais la beauté intrinsèque de la forteresse attire à elle-seul tout les regards, toutes les attentions.

La vie a été rude ici, l’eau étant rarissime. Les femmes partaient le matin chercher à des kilomètres un broc d’eau d’une dizaine de litre qui devait suffire pour toute la famille, toute la journée pour l’hygiène, la cuisine, les animaux, etc. Ainsi, la même eau servait pour laver les légumes, les cuire puis abreuver les animaux par exemple.

Après des siècles de luttes contre les invasions et autres rafles,  Jaisalmer doit maintenant faire face à un nouvel envahisseur, plus nombreux, plus sournois, plus destructeur : les touristes.

Les 3000 habitants qui vivaient (et vivent  encore) dans la forteresse avaient des modes de vie bien différents des touristes et notamment le rapport à l’eau. Si bien que cette citée n’est pas équipée pour évacuer l’eau de tant de touristes. Jaisalmer s’enfonce progressivement sous son poids parce que ses fondations ne supportent pas l’eau qui s’infiltre dans le sous-sol.

Le gouvernement Indien semble avoir pris la mesure du problème et apporté une solution par une canalisation adéquate. L’avenir dira si la fière cité dorée pourra encore tenir son poste de vigie ou si elle disparaîtra dans les vents de l’oubli, retournant ainsi au désert dont elle est issue.

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4 thoughts on “Jaisalmer, la solitaire.

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