Le Taj Mahal et Fatepur Sikri

En rentrant du Cachemire, nous filons à Agra.

Disons le tout net : Agra est une ville que je déteste. Le genre de centre touristique où arnaquer le chaland devient presque une vertue. Je ne me sens pas bien dans cette ville, c’était pareil il y a 2 ans. J’ai presque envie de déguerpir à peine arrivé.

Mais ce qui me fait rester, c’est qu’ici, je retrouve le Taj Mahal. Lors de ma première visite, j’étais tombé totalement amoureux de ce monument. Et je revenais voir ce vieil ami presque avec inquiétude, en me demandant comment allaient se passer nos retrouvailles.

On enlève le tralala et les fioritures inutiles des guides sur le mausolée de l’amour, le symbole éternel, la construction du Taj noir, etc. Le Taj n’a pas besoin de ça. Tel un joyau dans son écrin, il se suffit à lui-même.

On accède d’abord par une première porte déjà très jolie, pour arriver dans la cour de la porte royale, porte d’accès aux jardins du Taj Mahal. La porte en elle-même est déjà somptueuse et suffirait à ravir n’importe quel visiteur.

Mais lorsqu’on franchit le seuil de la porte pour arriver sur le promontoire où, trônant en Majesté au fond de ses jardins, le Taj se découvre, immaculé et splendide, on en oublie instantanément toutes les merveilles qu’on vient de voir et on est littéralement hypnotisé par le monument de marbre blanc.

Pour moi, certes il n’y a plus la surprise de la première fois, mais l’émerveillement demeure total et intacte.

Toujours aussi ébloui par la beauté indicible de ce mausolée.

Cette fois-ci, je prends plus de temps pour comprendre pourquoi j’ai été tellement touché la dernière fois et cette fois-ci.

L’effet est renforcé par le fait que dans ce somptueux ensemble architectural, le Taj est le seul bâtiment tout en marbre (blanc) alors que ce qui l’entoure est majoritairement en grès rose.

Et puis il y a un savant mélange de formes arrondies et de lignes droites dans une symétrie parfaite, le tout rehaussé de pierres précieuses ou semi-précieuses.

Oui il y a eu des précédents (les arrière-grand père et grand-père de Shah Jahan – le constructeur du Taj – ont très certainement contribué à l’aboutissement du Taj) mais là, me gagne le sentiment qu’il ne sera plus possible de faire plus beau, plus parfait.

C’est sans doute ce qui frappe les millions de touristes qui viennent chaque année, cette conviction intime que dans son style, le Taj Mahal est l’aboutissement, la perfection incarnée.

(Ce qui n’est pas le cas du photographe…)

Le lendemain nous allons à l’ancienne capital impériale Fatepur Sikri.

Magnifique exemple d’un ensemble palatial du 16e siècle, construit par Akbar (le grand-père de Shah Jahan, constructeur du Taj Mahal).

Puis on accède à la partie sacrée. Visiblement, les habitants rentraient dans l’enceinte sacrée par cette gigantesque porte.

Empereur particulièrement tolérant, Akbar fit ajouter des signes œcuméniques dans l’ensemble de la mosquée, et notamment des croix chrétiennes dans les piliers et des fleurs de lotus bouddhistes.

Encore une fois, on ne peut qu’être surpris par la magnanimité de cet Empereur qui n’a jamais cherché à imposer sa religion (ce qui ne fût pas le cas de son arrière petit fils, lequel déclencha une guerre civile).

C’est vraiment très beau, et on resterait bien méditer ou prier dans cette mosquée.

Mais la ville de Fatepur Sikri, trop éloignée de cours d’eau fût ensuite abandonnée au profit d’Agra qui devint la nouvelle capitale de l’empire Moghol. Aussi, il reste des ruines d’une ville tout autour de ce qui a dût être une capital resplendissante.

Ensuite on part pour Jaipur.

Revenir à l’article sur le trek au Cachemire et le Jardin de Shalimar.

Incredible India – la page du voyage

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2 thoughts on “Le Taj Mahal et Fatepur Sikri

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